Life : Origine Inconnue

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Life : Origine Inconnue

Introduction

Mais qu’est-ce qu’il se passe en ce moment avec Alien ? Ridley Scott engage une flopée de suites et de prequels dans un esprit d’annonces frénétiques qui soulève quelques craintes légitimes, et voici soudain que Daniel Espinosa (faiseur discret passé de la Suède à Hollywood et auteur de quelques thrillers poliment remarqués comme Sécurité rapprochée) lui fait un enfant dans le dos en signant un clone assumé du film de 1979.

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En bref

6.9 / 10

Date de sortie française : 19/04/2017
Durée : 104 min
De : Daniel Espinosa
Genre : Science fiction, Thriller
Pays : USA

Avec : Jake GYLLENHAAL (Dr. David Jordan), Ryan REYNOLDS (Rory Adams), Rebecca FERGUSON (Dr. Miranda North), Ariyon BAKARE (Hugh Derry), Hiroyuki SANADA (Sho Murakami), Olga DIHOVICHNAYA (Ekaterina Golovkina), Camiel WARREN-TAYLOR (Dominique), Naoko MORI (Kazumi)

Scénario : Rhett REESE, Paul WERNICK
Musique : Jon EKSTRAND
Photographie : Seamus MCGARVEY

Effets spéciaux : David WATKINS
Effets visuels : John MOFFATT
Cascades : Mark HENSON

Production : Columbia Pictures, Skydance Productions, Sony Pictures
Distribution : Sony Picture Releasing France

Synopsis

À bord de la Station Spatiale Internationale, les six membres d’équipage font l’une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’humanité : la toute première preuve d’une vie extraterrestre sur Mars. Alors qu’ils approfondissent leurs recherches, leurs expériences vont avoir des conséquences inattendues, et la forme de vie révélée va s’avérer bien plus intelligente que ce qu’ils pensaient…

Un clone assumé d'Alien

C’est qu’on frise en effet le plagiat avec Life, mais d’une façon si délibérée qu’il s’agit plutôt ici de jouer avec le legs d’Alien, de s’en amuser comme un chat d’une pelote. Une bande d’astronautes en orbite martienne, donc, fait main basse sur la première cellule vivante extraterrestre jamais découverte. Sauf que celle-ci se développe à une vitesse incontrôlable, et commence à décimer l’équipage.

Un film profondément et assez joliment flottant

Le déroulé qui s’ensuit est à la fois, on l’a compris, un slasher en station orbitale, mais filmé plutôt placidement, comme un ballet : il n’est pas anodin de remarquer que l’intégralité du film, chose finalement rare, se déroule en gravité zéro. Espinosa en tire une suspension qui n’est pas seulement physique : malgré ses morts à répétition, Life demeure un film profondément et assez joliment flottant, une sorte de bulle de science-fiction qui lévite sans direction particulière, ondoie dans le vide sidéral, qu’on aura tôt fait d’oublier mais dont le mouvement doux et inerte nous a plutôt séduits.

Un monstre sans visage à peine pourvu d’une volonté consciente

A l’instar de son alien : très loin du prédateur alpha à double dentier et sang corrodant, l’E. T. qui sème ici la mort est un monstre sans visage à peine pourvu d’une volonté consciente, une entité bleutée d’une nature quasi végétale, qui évoque le protozoaire ou la faune des profondeurs marines, et glisse dans le vaisseau, mue par un appétit tranquille et silencieux. Même son facehugging n’est pas, comme celui de Ridley Scott, une brutale attaque de sangsue : plutôt un doux baiser de la mort, lent, tendre, glacial. Et donc d’autant plus atroce.

Photographie

Secrets de tournage

Life – Origine Inconnue s’inspire du film culte Alien, le huitième passager réalisé par Ridley Scott et sorti en 1979, qui met en scène Sigourney Weaver confrontée à une créature extraterrestre à bord d’un vaisseau commercial.

Ryan Reynolds avait déjà collaboré avec les scénaristes et producteurs Paul Wernick et Rhett Reese sur Deadpool, les aventures de l’anti-héros Marvel qui avaient connu un joli succès en salles en 2016. L’acteur avait également déjà tourné pour Daniel Espinosa dans Sécurité rapprochée en 2012.

Le producteur David Ellison raconte comment est venu l’idée du film : « Dana Goldberg et moi avons eu l’idée initiale à l’époque où Curiosity venait d’atterrir. Que se serait-il passé si le rover avait découvert une vie unicellulaire sur Mars et l’avait rapportée à bord de l’ISS pour analyse ? Une fois que cette forme de vie se serait trouvée dans des conditions propices à son développement, elle aurait commencé à grandir… Et comme c’est toujours le cas avec l’espèce humaine, nous aurions cherché – avec les meilleures intentions du monde – à l’analyser et elle se serait révélée hostile. Cela transforme le film en un thriller de science-fiction horrifique incroyablement tendu dans l’ISS, à gravité zéro. »

C’est Ryan Reynolds qui devait à l’origine être le premier rôle de Life – Origine Inconnue. L’acteur a toutefois dû y renoncer en raison de conflits d’emplois du temps causés par le tournage de Hitman’s Bodyguard.

Hiroyuki Sanada est déjà familier de l’espace, puisqu’il avait déjà interprété un astronaute dans Sunshine de Danny Boyle, aux côtés de Chris Evans et Cillian Murphy.

Pour interpréter le scientifique David Jordan, Jake Gyllenhaal s’est inspiré de son propre grand-père, qui était médecin. Le comédien a tenu à lui rendre homme à travers son incarnation du Dr Jordan.

L’équipe de Life – Origine Inconnue a consulté des exobiologistes, des médecins spécialistes de l’espace, et d’autres scientifiques afin de représenter l’ISS et son absence de gravité de façon réaliste, mais aussi pour créer une nouvelle forme de vie originale au cinéma qui reste cependant basée sur des principes biologiques tout à fait authentiques. Ils ont notamment fait appel à deux conseillers techniques, les docteurs Kevin Fong et Adam Rutherford.

Le Dr Fong explique : « L’espace est un environnement extrême, comme le sont tous ceux que l’homme a tenté de conquérir au cours du XXe siècle : les déserts, les calottes glaciaires, les plus hauts sommets du monde. Ce que nous savons, c’est qu’il est impossible de vivre très longtemps dans un environnement pareil, et que cela a de toute façon des conséquences. On en revient littéralement amoindri. »

La démarche de Daniel Espinosa a consisté à créer un nouveau genre de créature extraterrestre – non seulement inconnue de la race humaine, mais qui plus est jamais vue au cinéma. C’est là que l’apport du consultant scientifique, le Dr Rutherford, a été crucial. Celui-ci relate : « Nous voulions un alien qui ne ressemble à rien de connu et qui soit en plus scientifiquement intéressant ; une créature plausible et terrifiante à la fois. J’ai choisi de faire remonter l’apparition de cette forme de vie sur Terre il y a approximativement deux milliards d’années. Elle aurait été expulsée de notre planète, sans doute suite à un impact de météorite. Elle provient de la Terre, mais elle a disparu pendant plusieurs millions, voire milliards d’années. C’est ce qui donne à Derry une piste pour la réveiller. »

Concernant l’aspect de la bête, le scientifique s’est inspiré des slime molds, protistes ou amibozoaires, des micro-organismes à organisation cellulaire simple. A priori, rien de moins menaçant qu’une amibe… mais leur structure unicellulaire unique a été une grande source d’inspiration.

Pour recréer l’effet zéro G (apesanteur) ressenti dans la station ISS, l’équipe du film a utilisé des harnais pour les acteurs et différents autres effets. Daniel Espinosa a donné des instructions très précises à l’équipe chargée des cascades et à la coach responsable de la gestuelle quant à ce qu’il voulait obtenir dans ses plans : une caméra « flottante », des acteurs virevoltant pour entrer et sortir du champ, et surgissant en voltigeant des coins et recoins. Tout cela a nécessité une collaboration très étroite entre l’équipe cascades, dirigée par le coordinateur Franklin Henson, la coach gestuelle Alex Reynolds, et les acteurs. À noter qu’ils ont entraîné les comédiens deux heures par jour jusqu’au tournage.

Le principal défi pour la création du film a consisté à recréer la Station Spatiale Internationale et montrer les acteurs se déplaçant dans un environnement sans pesanteur de manière réaliste. Pour y parvenir, les cinéastes se sont tournés vers certains des meilleurs techniciens actuels, dont beaucoup ont travaillé sur des films comme GravityInterstellar ou Seul sur Mars. Daniel Espinosa a tout de suite voulu un décor réel pour l’ISS plutôt que des images de synthèse. Le réalisateur précise : « Tout ce que vous voyez à l’écran a été tourné en vrai, le décor existe, les acteurs y jouent véritablement. Ainsi, l’environnement influe sur leurs personnages. »

Basé à Londres, le décor était organisé en éléments modulaires afin de filmer de longues prises de vues en continu, d’un endroit de l’ISS à l’autre, et les parois et plafonds étaient amovibles pour permettre au réalisateur de placer sa caméra n’importe où.

Nommée dix fois aux Oscars et lauréate de la statuette pour les costumes de Mad Max Fury Road et de Chambre avec vue, la chef costumière Jenny Beavan a dessiné les deux combinaisons utilisées dans le film : « Mieux vaut ne pas tenter de sortir avec dans l’espace ! La combinaison dédiée aux activités extra-véhiculaires est un faux absolu : elle est en coton. Mais elle comporte des éléments superbes, comme les gants qui sont remarquablement détaillés et le support de vie dorsal. Vous avez là tout ce qu’il vous faut pour une balade de plusieurs heures hors de la station spatiale. La NASA fournit maintenant aux astronautes un pack bien plus moderne qui se place sur la poitrine mais je craignais que cet emplacement ne gêne les acteurs, alors j’ai choisi d’être un peu plus rétro, ce qui nous rapproche aussi de la vision habituelle qu’a le public des astronautes. »

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Cinéma
13 mai 2017

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